Pour Bernard Magny, la composition pourrait s’apparenter au réflexe vital de la respiration.
Ayant choisi la flûte comme instrument de base avec lequel il va poursuivre ses études au CNR
de Lyon et à l' ENM de Paris, il développe très tôt ce goût pour l'écriture, moyen conscient d'élargir
son univers sonore. Peu soucieux de coller à une "étiquette ", il choisit de rester libre et ouvert à
la richesse du monde sonore qui nous entoure pour y puiser sans cesse des influences (références
au passé, techniques contemporaines, musiques du monde, jazz, tango), matière première
inépuisable qu'il transforme à son gré pour façonner son propre langage. Le catalogue de ses
oeuvres est à l'image de cette volonté d'ouverture, riche et varié, privilégiant les effectifs instrumentaux peu usités, pièces d'orchestre et de musique de chambre ou pour solistes, sans oublier les nombreux arrangements souvent amenés à revisiter le grand répertoire classique.
Le travail élaboré avec son ami le guitariste Roger Eon lui a permit de s'ouvrir au répertoire
d'un instrument souvent fortement influencé par l'Espagne, tout en voulant développer le pouvoir
poétique de la guitare au gré des mondes intérieurs qui sont les siens. Bernard Magny a voulu
dans « Noé dans son reflet » orienter sa pensée musicale sur des chemins dont les détours offrent
à l'interprète de nouvelles perspectives.